« La vie continue »… Il n’y a rien de plus vrai quoiqu’on en pense, et ce mois de janvier est là pour nous le rappeler. Surtout, ce n’est peut-être pas facile de vous dire «encore une année sans lui, sans elle, sans eux…» Cette petite phrase anodine que beaucoup ont tendance à nous rappeler ne réconforte pas autant. Oui, on le sait bien, que la vie continue, mais quelle vie et comment vivre sans cette personne que l’on aime et qui n’est plus là ?
Cette phrase, «la vie continue» peut parfois nous donner le sentiment que l’on est en train de minimiser notre situation. On sent que finalement … «Bah, OK, ce que je vis n’est pas si grave», que l’on doit retrouver l’entrain de notre vie d’avant, d’avoir des projets, de retrouver une joie de vivre. Sans se positionner en victime, la ligne n’est peut être pas très évidente parfois. Pour certains, se dire que «la vie continue et je m’installe dans le vivant», peut effectivement être un principe de vie ou encore une manière de s’accrocher pour pouvoir tenir le coup : la vie continue, donc je profite, je fais tout à fond et pour me sentir vivant, ressentir des émotions et non un vide ou un désespoir émotionnel, une peur de tomber dans un grand trou…
Pour d’autres, il y a un grand vide à combler et il est impossible d’envisager un lendemain, une continuité du vivant avec ce grand trou qui prend toute la place, une perte de repères et de sens.
Quoiqu’il en soit, il est important de ne pas juger et de ne pas se juger. En effet, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de vivre son deuil. Chacun va le vivre à sa manière dans le temps dont il a besoin, en fonction de sa réalité, de la place que la ou les personnes décédées avaient dans sa vie et de l’intensité des relations. Cela prend du temps et demande beaucoup d’énergie à celui ou celle qui doit tenir le coup suite à ce grand changement qui va transformer toute sa vie : le deuil.
Amélie Audibert