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5 ACTIONS QUI PEUVENT AIDER A AVANCER DANS LE DEUIL D’UN CONJOINT

Pendant longtemps je ne me suis pas sentie légitime d’écrire quelques points sur ce que je retiens de mon chemin de deuil. J’avais peur d’écrire et de partager ce qui m’avait aidé et empêché de tomber plus devant. 

Aujourd’hui, alors que cela fait 8 ans que mon époux Xavier est décédé, j’ai pris conscience de ce que j’aurais vraiment voulu partager à ceux et celles qui sont entrés dans un deuil récent. 

Voici 5 conseils partagés en toute simplicité. 

1 - Prendre son temps. Ne pas se presser pour mettre de l’ordre dans leurs affaires. Aujourd’hui j’ai oublié l’odeur de mon mari et j’aurais bien voulu avoir gardé son parfum. Je voulais faire de la place à ce nouveau moi, et me donner les moyens d’avancer. J’ai été trop vite. 

Garder ses affaires, ce n’est pas vivre dans le passé et nous empêcher d’avancer, mais c’est de prendre le temps d’organiser ses souvenirs. On dit qu’un deuil récent dure minimum 2 ans… alors pourquoi se presser et vouloir avancer à tout prix ? 

A partir du jour 1, il n’y a plus d’urgence. On a tout le temps maintenant… toute une vie pour se souvenir, pour marquer les événements passés d’une pierre blanche, de prendre des décisions importantes, pour panser ses blessures et entamer une reconstruction. 

2- Écrire. Écrire pour ne pas oublier les souvenirs, mais aussi pour enlever la charge émotionnelle qui nous écrase, surtout les nuits de silence, quand tout le monde dort et que la place à coté de vous est désespérément vide. Écrire sa colère et ses frustrations, ses peurs et ses angoisses, poser ses questions… mais écrire aussi ce pourquoi on rend grâce, les bons moments passés ensemble, les traits de caractère de la personne qu’on aime et qui n’est plus là, ses défauts aussi.. Sa couleur préférée, ses plats préférés, ses petites habitudes… Le temps va passer vite et tous ces petits détails vont sortir de notre mémoire, de notre cerveau encombré et confus. 

3- Rester en contact avec les autres. On a tendance à oublier que nos proches sont également en deuil. Un deuil différent mais un deuil certain. Comme pour nous. Il y a le deuil de la personne qui n’est plus là, mais aussi deuil de la vie d’avant. Pour un parent, de voir son enfant changer de plan et se retrouver seul/e à élever des enfants ; pour un frère, une sœur, qui s’inquiète pour nous ; pour des amis qui ne savent pas quoi dire ni quoi faire. Mais comment le sauraient-ils alors que nous ne le savons pas nous-même? 

Les jours de besoin de solitude côtoient ceux où l’on a désespérément besoin de se sentir vivant, et entouré, à partager et raconter toujours les mêmes histoires… qu’est ce qui s’est passé, comment on se sent, parce que nous même nous n’arrivons pas à croire à cette nouvelle réalité. J’ai trop hésité à demander de l’aide, à appeler par peur de déranger. J’ai longtemps fait des suppositions et me suis dit  “ils auraient dû voir que c’est dur”. Mais je pense que personne ne peut imaginer ce que c’est d’être veuve / veuf si on ne l’a pas déjà été soi-même. Les autres sont à mille lieues d’imaginer ce par quoi on passe, sauf si l’on en parle ouvertement.  Le deuil isole déjà, à nous de ne pas nous isoler davantage.

4- Prendre soin de soi. Etre dans le moment présent et à l’écoute de soi,  c’est ce qui m’a fait avancer avec confiance sur ce long chemin de deuil. Faire ce qui me fait du bien. Etre veuve / veuf  avec de jeunes enfants c’est la triple peine et c’est vraiment dur et il est important de prendre conscience que quand nous allons bien, tout le monde va bien. 

Prendre soin de soi, c’est prendre soin de son corps, de son cœur et de son esprit. Faire ce qui nous fait du bien, s’écouter, être connecté à soi et à ses émotions. S’entourer de personnes qui nous font du bien, avec qui c’est facile et aussi rencontrer et partager avec ceux et celles qui vivent la même situation. Dans un deuil il y a des deuils. Les identifier et les regarder en face m’a beaucoup aidé à trouver de la sérénité et à me sentir moins submergée par la peur et le sentiment d’insécurité. Le chagrin sera tout le temps un peu présent, alors cela vaut la peine de dire “oui” à ce qui se présente à nous dans cette nouvelle vie. 

5 -  Choisir ses batailles. Visiblement, mes priorités ont changées. Cette vie imparfaitement parfaite qui est la mienne aujourd’hui repose sur des choix et surtout un grand lâcher-prise. J’ai cassé les routines familiales pour moins ressentir le manque. Au bout d’un moment j'ai compris que je devais choisir où mettre mon énergie : les enfants ne veulent pas diner, pas grave. La maison n'est pas rangée ce soir, pas grave, elle le sera demain. 

Vivre le moment présent a été le plus beau cadeau que je me suis faite. Il n’y a plus de “il faut, je dois”. Il y a « je fais de mon mieux à la hauteur de mes moyens, en ligne avec mes valeurs profondes et l’intention que je mets dans le sens de ma vie ». 

Il y a certainement encore d’autres petits points à partager, cela viendra ultérieurement mais n’hésitez pas à nous contacter, ou commenter pour partager ce qui vous a personnellement fait du bien. 

Amélie Audibert

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