Que faire, face à un proche en deuil ? Comment le consoler, l’accompagner ?
Il y a cinq ans, notre vie a basculé lorsque nous avons perdu notre fils aîné, emporté par un cancer à l’âge de 34 ans. Dans cette période de deuil extrêmement difficile, nous avions besoin des autres. Nous avions besoin de nous sentir aimés, de nous laisser porter par les vivants et d’être accompagnés pour reprendre goût à la vie. Mais face à notre chagrin, les personnes autour de nous étaient mal-à l’aise.
En m’inspirant du livre d’Anne-Dauphine Julliand – Consolation. (Éditions Les Arènes Eds, 2020) où elle nous invite à « danser » avec les personnes en deuil et à la lumière de mon vécu personnel, , je peux aujourd’hui vous confier ces quelques réflexions :
Il est délicat de consoler une personne en deuil. On n’ose pas s’approcher du chagrin, on ne sait pas quoi dire. Et heureusement qu’on est mal à l’aise face à la souffrance ! Heureusement que ce n’est pas quelque chose d’anodin qui nous permet d’approcher la bouche en cœur, en sachant exactement d’avance ce que l’on va dire, ce que l’on va faire.
Parce que la souffrance est immense et absurde.
Il est très déconcertant d’être mal à l’aise, mais ce sentiment n’a rien d’anormal. On peut accueillir ce sentiment.« C’est compliqué pour moi de t’approcher, je ne sais pas quoi te dire ». Personne ne peut prétendre être le « Le sage » qui va arriver avec les paroles magiques.
Il est important de savoir qu’il n’y a que nous qui vivons intimement la souffrance que nous ressentons lors de la perte d’un être cher. Personne ne peut nous rejoindre dans ce que nous avons de plus profond en nous. Ce n’est pas que les personnes ne savent pas comment faire, mais c’est qu’elles ne peuvent pas, ce n’est pas à leur portée de partager cette douleur.
Comment aider à consoler ceux qu’on aime, qui sont en deuil ?
Ne pas hésiter à poser des questions, sans être intrusif. Un « comment te sens-tu ce matin ? » ou « de quoi aurais-tu besoin aujourd’hui ?». La personne sera toujours libre de répondre ce qu’elle souhaite ; Si vous le pouvez, soyez précis sur l’aide que vous pouvez apporter à la personne, ne pas dire seulement « appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit », mais par exemple :
(Veillez à ce que cela soit des tâches ou une aide qui soit dans vos cordes.)
Prendre des nouvelles de temps en temps, envoyer un petit message.
Rassurez-vous, vous ne pourrez pas guérir ou cicatriser la plaie de la personne en deuil car c’est un chemin interne et intime. Faites confiance au processus de deuil qui s’est enclenché à partir de la perte, soyez patient, cela prend du temps et donnez beaucoup d’amour.
Brigitte Koenig
(Février 2024)